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[Critique] Kong : Skull Island

Synopsis :
Juste après la guerre du Vietnam, un groupe d'explorateurs s'aventure au cœur d'une île inconnue du Pacifique. Baptisée « L’île du crâne », les aventuriers découvrent qu’ils ne sont pas seuls… En effet, un gorille géant règne sur cette île : Kong.







LA HUITIÈME MERVEILLE DU MONDE

S’il y a bien un film culte de monstres au cinéma, c’est bien King Kong.
Sorti en 1933, le film était à l'époque complétement novateur, dans tous les sens du terme, autant dans l’histoire que dans les effets spéciaux. Ce n’est pas un vulgaire film de monstre sans profondeur et les thèmes y sont nombreux, comme l’humanité ou l’amour.

Étant un mythe emblématique du 7ème art, King Kong a évidemment subi des réadaptations, dont la plupart sont dénuées d’intérêts, excepté celui de Peter Jackson (trilogie du Seigneur des Anneaux, trilogie du Hobbit) qui nous livre un très bon remake modernisé tout en reprenant l’essence du film originel.

Si le gros gorille aurait pu dormir tranquillement sur son île, le studio Legendary Pictures (avec la Warner) revient fin 2015 avec un projet totalement fou : après avoir fait le reboot de Godzilla (2014), les producteurs songent à réunir les deux monstres légendaires et les faire s’affronter dans un film Godzilla vs. King Kong (prévu pour 2020).
C'est donc pour cela que Kong revient cette année sur le grand écran dans Kong : Skull Island, un « stand alone movie » (tout comme Godzilla) qui permet de poser les bases de ce futur affrontement.


APOCALYPSE KONG

Fini les années 30 ! Kong : Skull Island reboot même l’époque durant laquelle l’histoire se passe !
Nous voici donc dans un monde post-guerre du Vietnam, avec toute l’ambiance qui va avec : le climat d’après-guerre, la menace de la guerre froide, les musiques… Bref, de ce côté-là, Kong : Skull Island a le mérite d’innover en termes de reboot. L’histoire a beau être réécrite, l’idée reste plaisante, et surtout le message politique derrière est intéressant.

Et ce climat d’après-guerre se ressent évidemment sur les personnages, leurs mentalités, leurs « traumatismes » … Pourtant, les voilà envoyés de nouveau sur une île tropicale. À noter que les soldats arrivent sur Skull Island grâce à des hélicoptères, à la manière d’Apocalypse Now, soit une bonne référence.

S’il y a bien un chose qui frappe en regardant Kong : Skull Island, c’est l’aspect stylistique du film qui est un véritable plaisir pour les yeux. Ce n’est pas étonnant puisque c'est le réalisateur Jordan Vogt-Roberts aux commandes et qui, malgré sa petite carrière (une majorité de films indépendants), a réalisé des petits bijoux visuels, avec un style toujours original, comme par exemple pour son film The Kings Of Summer. Alors dans une grosse production comme Kong, autant vous dire que l'homme s’est plutôt bien amusé : le film est composé de teintes chaudes, orangées, en s’appropriant les codes couleurs des films de type guerres du Vietnam, avec une touche Rock’n’roll. Les visuels sont saisissants, et certains plans sont justes marquants.


On peut aussi souligner une certaine audace dans le cadrage, comme par exemple des plans en première personne, en hommage aux jeux vidéo de genre FPS (First-person shooter). Ces derniers rendent le film assez pétardant, le rythme est rapide, et cela se ressent aussi grâce aux transitions de plans, plutôt bien trouvées.

Mais tant de dynamisme peut poser problème…


QUEL CIRQUE !

Il manque quelque chose de crucial pour ce film : une véritable âme.
En effet, on regarde Kong, on passe un bon moment (grâce aux visuels), mais ça s’arrête là. Ce problème est dû justement à l’histoire totalement expédiée par le dynamisme du film. Le rythme rapide a noyé la narration, pour laisser place à toujours plus d’action.
Et pourtant, le scénario aurait pu être beaucoup plus intéressant. Il y a une certaine profondeur dans l’histoire, vis-à-vis de la guerre du Vietnam, mais totalement balayée par les enchainements d’événements.

De même pour les personnages : Tom Hiddleston (Thor, High-Rise) est carrément effacé. Certains passages dans le film permettent d’en apprendre plus sur lui, mais ces scènes sont trop espacées dans le temps, et surtout, les moments d’action submergent totalement le protagoniste.
Le personnage de Samuel L. Jackson (Pulp Fiction, Django), qui campe un militaire quelque peu amer au sujet de la défaite des États-Unis durant la guerre du Vietnam, est le personnage le plus travaillé du long-métrage, notamment pour ses motivations. Mais il reste malgré tout « banal », pas seulement au niveau des clichés mais aussi de son évolution durant tout le film.

Au final, les personnages de Kong : Skull Island sont insipides, et même le gorille géant est beaucoup moins travaillé que ses précurseurs. Dans ce film, Kong se contente juste de fracasser des monstres, avec le même aspect « protecteur » que Godzilla,. Terminé la romance avec la jolie blonde, interprété par Brie Larson (Room, Scott Pilgrim) qui est totalement inutile a l'intrigue...


LE ROI DES SINGES

Kong : Skull Island est une profonde déception, et pourtant l’atmosphère et le contexte de l’histoire auraient pu rendre ce long-métrage beaucoup plus intéressant, et vivant. La faute aussi à la durée du film; Jordan Vogt-Roberts nous propose un Kong d'à peine 2 heures quand celui de Peter Jackson en fait trois (3h30 en version longue)… Il est évident que raconter une histoire gargantuesque en si peu de temps abouti à un résultat bâclé, scénaristiquement parlant.
Heureusement que l’esthétique impeccable du film le rend tout de même plus plaisant à regarder que Godzilla, ce dernier étant totalement dénué de cohérence.

Il y a de quoi être méfiant pour la suite... Godzilla Vs King Kong ne sent pas bon.



Critique écrite par Kyliann M.

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