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[Critique] Get Out

Synopsis
Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État.
Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable.




NOIR C’EST NOIR

Les films dont le sujet est le racisme, il y en a eu beaucoup, surtout dans l’ère post-Obama, où le cinéma Américain avait un aspect assez dénonciateur sur l’histoire américaine, notamment concernant l’esclavagisme, le racisme ou bien la ségrégation.
Même si le sujet est grave, les films abordant le racisme ont généralement une tournure narrative assez naïve, avec par exemple un déroulement tragique, mais avec pas mal de légèreté et surtout une bonne grosse happy end à la fin.
Ce qui peut sembler normal, vu la gravité du sujet, faire un film noir (sans mauvais jeu de mot) du début à la fin, même si c’est intéressant narrativement… Et bien le spectateur lambda risque de ne pas apprécier et donc les producteurs non plus (ce qui est regrettable).

Mais c’est une nouvelle ère qui commence, l’ère post-Trump, donc un possible changement au niveau de la narration traitant de ce sujet. Vous vous demandez en quoi un président peut-il chambouler le cinéma ? Et bien une étude est sortie catégorisant certain genre de film selon une ère bien précise, en l’occurrence lors d’un mandat d’un président, le climat du pays impactant sur la vision artistique du scénariste, la narration va donc changer, certains codes du cinéma pourront même être bafoués…
Par exemple pour la période post-Bush, beaucoup de films de l’époque avaient un aspect sombre, dû aux événements tragiques du 11 septembre, la guerre en Irak… et pour la période post-Obama, on a eu le droit a plus de films gais, avec plus de légèreté, « l’espoir qui renait ».

Get Out, est un film de Jordan Peele, son premier film, avec une thématique abordant le racisme, il illustre bien l’ère Post-Trump de ce genre de film, et nous allons voir comment.



FIFTY SHADES OF GENRE

 Ce qui frappe d’entrée de jeu avec ce long-métrage, c’est les multiples genres exploités : On a le droit à de l’horreur, à du thriller, du slasher et même de la comédie, en soit un télescopage des genres totalement déroutant, mais très efficace, tant les divers aspects sont maîtrisés : On a le droit à des scènes angoissantes, à des moments de frayeur et surtout des passages totalement tordants.
En regardant le film, on passe à travers plusieurs états d’esprits, on rentre donc en éveil : Ce mélange de genre provoque un effet captivant à l’égard de Get Out, une sensation étrange, mais agréable.
Si bien qu’en sortant du cinéma, on se dit : « Waow c’était bizarre ? mais plutôt cool ».

La narration est bonne, on pourrait s’attendre à ce que le film parte dans tous les sens, dû aux multiples genres mais que nenni, l’histoire est maîtrisée et le rythme est crescendo.

Esthétiquement, le film en a sous le capot, le cadrage est raccord avec l’aspect assez dérangeant : On a souvent le droit à des gros plans, sur des visages soient trop expressifs, soit trop peu, ce qui provoque une sensation de malaise assez étrange, mais c’est voulu et donc impeccable.


Et ce malaise est terriblement bien retranscrit à travers les acteurs, autant secondaires que principaux ils sont tous très bons !
Mention spéciale à Daniel Kaluuya (Black Mirror, Sicario) qui incarne le personnage principal, Chris, qui est saisissant de vérité, on ressent toute la détresse du personnage afro-américain évoluant dans un milieu profondément raciste.



OUT OF MIND

Il n’y a quasiment rien à redire sur Get Out, hormis peut-être un léger défaut de rythme vers le milieu du film, et aussi certains éléments prévisibles, mais l’atmosphère de Get Out est tellement étrange et captivante qu’elle balaye les défauts, et l’on regarde le film avec plaisir, et surtout avec attention.

Par contre, s’il y a bien un gros point noir, ce serait la fin du film, alors attention, pas de gros spoil en perspective, mais si vous préférez vraiment découvrir le film de A à Z, arrêtez la lecture ici :
La fin est sous forme d’happy end, en soit on pourrait se dire pourquoi pas ? Après tout, vu ce qu’a enduré le protagoniste, ce serait légitime.
Malheureusement non, car Get Out a une ambiance assez sombre (même si décalé), et c’est comme ça tout au long du film… Donc finir sur une bonne note, c’est rentrer en désaccord avec tout le contenu du film qui nous a été proposé, de plus la fin, avec la dernière partie « slasher/survival » est légèrement bâclée, on a comme une sensation d’inachevé…
C’est dommage, surtout lorsque l'on sait qu'une fin alternative beaucoup plus dramatique était prévue, mais le réalisateur en a décidé autrement afin de ne pas brusquer le spectateur.

Le film aurait pu devenir terriblement culte avec une fin digne de ce nom, en raccord avec ses propos, donc avec un dénouement tragique et décalé à la fois…Mais ce n’est pas le cas, bon après, on passe tout de même un agréable moment en salle, enfin surtout un moment…Étrange.





GET IN

Glaçant, angoissant et drôle, Get Out est une très bonne surprise. Même si certains éléments entachent un peu l’appréciabilité de ce long-métrage, mais rien de grave.

Jordan Peele maîtrise tellement le sujet qu’on oublie tout, et l’on apprécie Get Out tout en ayant une étrange sensation, comme si nous étions…Hypnotisés.



Critique écrite par Kyliann Mary

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