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[Critique] Dunkerque

Synopsis
Au début de la Seconde Guerre mondiale, en mai 1940, environ 400 000 soldats britanniques, canadiens, français et belges se retrouvent encerclés par les troupes allemandes dans la poche de Dunkerque.
L’histoire s’intéresse aux destins croisés des soldats, des pilotes, des civils anglais et de leurs évacuations.





À LA GUERRE COMME À LA GUERRE

Enfin ! le retour de Christopher Nolan à la réalisation !
Le réalisateur talentueux d’Inception et d’Interstellar revient une nouvelle fois, mais cette fois-ci avec un genre tout nouveau pour le cinéaste : Un film de guerre.
Un choix assez risqué de la part du réalisateur, qui excelle surtout dans les fictions avec le plus souvent une trame bien alambiquée made in Nolan.
L’annonce de ce film a eu l’effet d’une bombe, mais que vaut vraiment Dunkerque ?




OPÉRATION DYNAMO

Malgré que ce soit un film de guerre, on retrouve l’essence de narration de Christopher Nolan, toujours à essayer d’innover et de dynamiser une histoire, avec une forme originale.
Ce qu’il fait avec trois timelines :
-La terre, en suivant des soldats cherchant à être évacués.
-Le ciel, avec des pilotes tentant de protéger les soldats au sol.
-La mer, avec des civils essayant de sauver le maximum de soldats.

Bien entendu, les personnages des timelines finiront par se croiser, ce qui aboutira à des rencontres intéressantes, des situations épiques et autres.
C’est un procédé ingénieux, qui renforce l’attention vis-à-vis de ce film.

Ce système marche aussi grâce aux personnages, très réalistes, plus vrais que nature (notamment avec les soldats aux sol).
Fionn Whitehead livre une très belle interprétation (il incarne un soldat britannique, Tommy).
Harry Styles (Membre du groupe One Direction) est aussi très bon.



Ce qui est amusant, c’est de voir que des jeunes acteurs, qui sont pour la plupart inconnus, arrivent à totalement crever l’écran malgré leur inexpérience et surtout malgré le peu de dialogue, un choix du réalisateur pour plus de réalisme, car bon, à la guerre, il y avait peu de pipelettes...

Ces jeunes acteurs ont aussi plus de présence dans le film que Tom Hardy (Bronson, Taboo) ou Cillian Murphy (28 Jours plus tard, Peaky Blinders), qui eux, ont une grande carrière et n’ont plus rien à prouver.


S’il y a bien un atout majeur dans ce film, c’est le mixage son : La plupart des sons, les coups de feu, les avions, les explosions sont décuplées, il y a une telle puissance qu’au cinéma, on a l’impression d’être plus qu’un simple spectateur (surtout en IMAX).

Pour les séquences de guerre, on est en immersion totale et ça se sent que Christopher Nolan à bien insisté dessus. Pareil pour certains plans, la plupart des scènes du film sont tournées en IMAX (en 70mm), ce qui accroit sa saveur, surtout pour les passages en pleine guerre : effet saisissant au menu, très intense.
Un film à voir, en IMAX de préférence (si vous le pouvez).

Images fortes et grosses sensations, le tout porté par une ambiance sonore du tonnerre, composée par Hans Zimmer, le génie de la composition, rien à redire dessus, la plupart de ses BO sont magiques : Interstellar, Inception, The Dark Knight (tiens tiens, encore du Nolan).

Pour Dunkerque, Hans se surpasse encore, il ne compose plus des morceaux à part entière, mais plus des sons d’ambiances, qui vont accompagner tout le film, comme par exemple le « tic-tac » qu’on peut entendre à des moments de tension dans le film, pour symboliser la terreur et le danger qui peut frapper les personnages, à tout moment.
L’atmosphère musicale et le mixage son portent le film et lui permettent de se démarquer, face à d’autres long-métrage du même genre.
Devant Dunkerque, on prend pleinement conscience à quel point le son est important au cinéma.

Petit mot sur l’histoire du film : Des personnes tentant de survivre à une situation extrême, encerclé par un ennemi redoutable, Nolan a vraiment voulu retranscrire cette tragédie historique, tout en lui apportant des éléments de fiction bien sûr, cela reste du cinéma.
À noter qu’on ne voit quasiment aucun soldat Allemand durant le film, la menace est souvent imprévisible, via les bombardiers, les torpilles… Ce qui renforce le sentiment d’impuissance, et accentue cette volonté de fuir, donc totalement raccord avec la volonté du cinéaste et avec l’histoire.




BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS

Nolan à clairement voulu accoucher d’un film mature, en reprenant un événement tragique de la seconde guerre mondiale, même si le propos est sombre et on le ressent avec la détresse des personnages, la guerre dans ce film est au final très édulcorée.
Il y a de la violence, mais jamais graphique, la plupart du temps en hors champ, mais à certains moments, c’est juste ridicule : Dans le film, il y a un passage où un avion bombarde la plage de Dunkerque, Un soldat se fait bombarder, puis on voit son cadavre gisant indemne sur la plage… C’est tout bonnement impensable.

Bon la critique n’a pas pour but de parler des effets d’un bombardement sur un corps humain, même en n’étant pas un spécialiste de la guerre, on peut se douter que l’explosion décompose la chair, et peu même déchiqueter les membres.
Il est facile de comprendre que Nolan a certainement voulu éviter la censure, un R-Rated (classification américaine, pour les films interdis au moins de 17 ans) au cinéma.
 Malheureusement, on parle de guerre, de violence, le fait d’édulcorer son film, enlève de la crédibilité et surtout le raccord avec la guerre, ce n’est pas un désir morbide de vouloir voir des cadavres déchiquetés, juste une histoire de cohérence.
Pour Dunkerque (encore une fois), le propos est mature et normalement il se doit d’intégrer des éléments (graphiques) participant à cette maturité, car la guerre, ce n’est pas joli.

Il y a aussi un petit problème concernant le choix de narration de Nolan, même si les timelines restent une bonne idée, il y a certain moment où le spectateur peut être confus, car petite précision, certaines timelines se chevauchent, mais il faut savoir aussi que d’une timeline à une autre, la temporalité est différente, certaines actions ne se passent pas au même moment, il faut bien arriver à comprendre le principe pour ne pas se perdre dans ce système complexe de narration.

Un autre problème, encore une fois, le film se veut réaliste et pourtant certaines scènes relèvent de l’impossible, qui laisse vraiment une pâte « cinéma Américain » …
Bon rien de dramatique, mais encore une fois cela ampute une partie du réalisme au film.

Il est aussi regrettable que les Français soient mis au second plan dans Dunkerque, surtout qu’ils ont participé grandement à l’évacuation des Anglais, au péril de leurs vies…




LA GRANDE ÉVASION

Dunkerque est un très bon film, profondément humain avec des personnages attachants, on est constamment sous tension, immergé dans un cauchemar qui semble ne pas finir, dans une ambiance anxiogène.
Ce n’est peut-être pas le meilleur film de guerre au monde, mais il y a de très bonnes intentions et surtout une quasi perfection sonore car oui, le film est aussi une incroyable expérience sensorielle, et ça sent l’Oscar du meilleur mixage son et de la meilleure ambiance sonore pour Dunkerque, c’est annoncé.









Critique écrite par Kyliann M.

Remerciement à Lucas Rasquin

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